Sortir du conditionnement pour pouvoir réinventer l’homme et la société.

Notre culture, notre religion, le leg psychologique de nos parents ou encore notre position face à la politique conditionnent absolument notre façon de penser. Je pense le monde, la vie, ma recherche de sens en tant que chrétien, que musulman, qu’hindou, communiste, capitaliste… 

Penser hors des sentiers battus permet une nouvelle voie. Voici ce qu’écrit Jiddu Krishnamurti à ce sujet.  – extraits issus de “Tel que vous êtes”, Synchronique éditions :

 

à propos du conditionnement :

 

« Lorsque nous sommes en quête, nous recherchons quelque chose que nous désirons, donc notre quête est déjà prédéterminée, établie. ; par conséquent ce n’est plus une quête. Lorsque l’esprit cherche un état particulier, la solution à un problème, quand il recherche Dieu, la vérité ou qu’il désire vivre une certaine expérience, qu’elle soit ou non d’ordre mystique, il a déjà conçu ce qu’il veut ; et parce qu’il a déjà conçu et formulé ce qu’il désire, recherche, sa quête est futile. Ce désir de parvenir à un résultat est l’une des entraves majeures dont nous devons libérer notre esprit. »

 

 « Ce n’est que lorsque l’esprit est libre de tout conditionnement qu’il devient possible de découvrir le réel – ou même Dieu -. Mais pour un esprit conditionné une préoccupation aussi fondamentale que Dieu, la vérité ou l’amour, est totalement vaine car cet esprit ne peut fonctionner qu’au sein de son propre conditionnement. La communauté athée pense d’une certaine façon tandis que le croyant préoccupé par un dogme, d’une autre façon ; mais leur esprit à tous deux est conditionné ; par conséquent, aucun ne pense librement et toutes leurs protestations, théories et croyances sont presque entièrement dépourvues de signification. La spiritualité n’est donc pas une question d’aller à l’église ou de souscrire à des dogmes et des croyances spécifiques. Elle peut être quelque chose d’entièrement différent : la libération totale de l’esprit de cette vaste tradition séculaire, car seul un esprit libre peut découvrir la vérité – la réalité qui se tient au-delà des projections du mental. »

 « Les communistes veulent résoudre les problèmes du monde d’une certaine façon, les hindous, d’une autre, et le chrétiens d’une autre encore. »

 « Il me paraît fondamental de commencer par nous-mêmes, de prendre conscience de notre propre conditionnement. Et à quel point il est extraordinairement difficile d’être conscient de notre propre conditionnement. » (L’esprit doit s’observer lui-même. Observer son propre fonctionnement au moment de prendre des décisions ou au moment d’émettre un jugement)

 « Seul l’esprit qui est capable d’observer patiemment son propre conditionnement et de s’en libérer, seul un tel esprit est capable d’une révolution, d’une transformation radicale et de découvrir ainsi ce qui est infiniment au-delà de lui-même, au-delà de tout désir, de toute vanité te de toute quête. Sans connaissance de soi (de nos mécanismes de penser, de nos réactions) il est impossible de dépasser ce processus global de la pensée. »

 « Aussi longtemps que l’on reste un hindou, un chrétien etc.. il ne peut y avoir de révolution fondamentale au sens véritablement spirituel du terme. C’est pourtant de cette révolution dont nous avons besoin. Quand votre esprit est libre de tout conditionnement, vous pouvez alors voir surgir la créativité du réel et c’est uniquement cet esprit qui peut engendrer une perspective différente,d es valeurs différentes et un monde différent. »

 

De la créativité nécessaire pour la formation du monde à venir

 

« La structure sociale actuelle est fondée sur l’envie, la soif de possession ce qui implique conformisme, acceptation de l’autorité et réalisation perpétuelle de son ambition – c’est à dire essentiellement le « moi » (l’ego). Voilà ce dont la société est fait, et sa culture – l’agréable et le désagréable, le beau et le laid, la sphère complète de l’activité sociale – conditionne l’esprit. Vous êtes le produit de la société. »

 « Lorsque l’on est conscient de cela, on se demande inévitablement si la société ou la culture aident l’humain à découvrir ce que l’on pourrait appeler « la vérité » ou « Dieu ». Ce qui import avant tout est de découvrir, de faire véritablement l’expérience de quelque chose d’essentiel, qui dépasse largement l’esprit, et non de croire en quelque chose, ce qui n’ aucune importance. Les religions, les divers enseignants et disciplines que l’on peut suivre, ou encore l’appartenance à des sectes, à des cultes vous aident-ils à découvrir ce qu’est la félicité intemporelle, la réalité intemporelle ? »

 « C’est ainsi. Si je suis scientifique, je dois étudier, connaître les mathématique,s avoir tout ce qui a été dit jusqu’ici, je dois développer ma mémoire, la renforcer et l’élargir. Mais en réalité, une telle mémoire et une telle connaissance font obstacle à de nouvelles découvertes. Ce n’est que lorsque je peux oublier toutes mes connaissances, effacer toutes les informations acquises – qui pourront être utilisées ultérieurement -,ce n’est qu’à ce moment-là que je peux découvrir quelque chose de nouveau. Je ne peux faire aucune découverte en portant le fardeau du passé, le fardeau du savoir. Voilà encore un évidence psychologique. Je mentionne cela car nous abordons la réalité,c et état de créativité extraordinaire avec tout le fardeau de la société, avec tout le conditionnement d’une culture donnée, et nous ne découvrons donc jamais rien de nouveau. »

 « Votre esprit est le résultat du connu. Il est le connu. Il a été façonné par les souvenirs, les réactions, les impressions du connu. Et un esprit prisonnier du connu ne pourra jamais comprendre ou faire l’expérience de l’inconnu, de ce qui échappe à la mesure du temps. L’esprit n’est créatif que lorsqu’il est libre du connu – il peut ensuite s’en servir et c’est ce qu’on appelle la technique. »