Dernièrement, sur Linkedin, un de mes contacts a « liké » l’un de mes messages. Je suis allé voir duquel il s’agissait et ai été consterné de voir que ce n’était pas moi qui l’avais écrit. L’I.A. s’est exprimé à ma place en utilisant des idées que j’avais exprimées dans d’autres « post », sans que j’en sois averti. Il est préoccupant qu’une I.A. ou un autre humain utilise mon compte et parle à mes contacts en mon nom sans que le réseau m’en ait averti et demandé
l’autorisation.
Face à mon avertissement, aucun de mes contacts n’a réagi. Aujourd’hui, ils considèrent cela comme une aide qui rappelle leur actualité auprès des membres de la communauté, une sorte de publicité gratuite. Ils l’acceptent sans prendre conscience de la dérive dans laquelle va la société. Jusqu’au jour où l’I.A. se basera sur des données qui ne sont plus d’actualité ou sur lesquelles ils ne souhaitaient plus communiquer.
C’est plus préoccupant encore pour ceux qui, comme moi, partagent des idées. Si une I.A. communique avec mes contacts en mon nom et distille des idées qui sont contraires aux miennes, elle aura trahi ma pensée sans que les lecteurs sachent que le texte n’est pas de moi.
L’intervention d’une I.A. doit être encadrée. L’éventualité qu’elle parle en votre nom doit être clairement annoncé et l’autorisation demandée à l’utilisateur, pas être fait à son insu ou se faire une place discrète au milieu de conditions générales que personne ne lit. Cette demande du réseau social doit être faite de manière claire car cela met en péril la liberté même d’expression. On ne peut accepter qu’un algorithme menace l’intégrité de notre identité numérique.
Suite a nos échanges, j’ai proposé à ce réseau d’ajouter sous ce type de messages : “automatically generated post”, comme on a la mention “envoyé depuis mon appareil Samsung” quand on envoie un mail.
Par rapport à l’idée que l’I.A. pourrait prendre en charge une partie de notre communication, le psychiatre Serge Tisseron disait (le Point, 18.5.2023) que nous la laisserions prendre en charge les marques de prévenance traditionnellement réservées aux humains à commencer par la politesse et que l’intégrer au monde de ses relations sociales aurait des conséquences majeures sur notre rapport aux émotions, à l’identité, à l’intimité et sur la construction de nos capacités d’autorégulation.
Je demande donc le droit à être exempt d’intervention d’une intelligence artificielle sur mes comptes.
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