Quel est le rôle d’une religion ?
On peut appartenir à une religion sans “lui appartenir”, et en partager les croyances tout en gardant sa liberté de penser.
Quel est le rôle d’une religion ?
La Cité de la Tolérance s’adresse à ceux et à celles qui veulent se rapprocher de Dieu mais qui ne se sentent pas suffisamment nourris par leurs courants religieux. La question est de savoir où s’arrête le rôle de la religion et où commence le nôtre ? Les religions ne servent qu’un but : servir les âmes que nous sommes pour les aider à se rapprocher de Dieu, pour leur faire la courte échelle. Elles peuvent être un premier tremplin, mais doivent nous laisser redécouvrir notre essence divine seule en communion avec Dieu. Elles doivent accepter que nous nous “envolions” tandis qu’elles servent sur Terre pour aider les âmes suivantes à atteindre ce but.
Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. La tendance des êtres humains qui ont “charge d’âmes“ est trop souvent de brider ces chercheurs et de vouloir contrôler leurs vies, dictant ce qui est bien et mal, jouant sur les peurs et les maintenant sur des rails cultuels à travers des rites qui ont parfois complètement perdu leur sens. La vie du pratiquant se limite le plus souvent à effectuer des rites, à se plier à des obligations, à ressentir de la culpabilité et à exercer un jugement net sur actions des autres. Où est la croissance spirituelle, l’amour du monde et de l’autre dans tout ça ? Toutes ces habitudes démontre la peur des prêtres de lâcher prise et de laisser les gens évoluer à leur façon. Il n’y a qu’à voir les différences de pratiques d’une congrégation à l’autre, d’un pays à l’autre pour comprendre que la façon dont on aborde une croyance – la croyance étant différente de la foi – dépend de la personne qui gère le lieu de recueillement, l’apprentissage et l’enseignement.
J’ose croire que le premier rôle des religions n’était pas de soumettre l’homme, mais de l’aider à avoir sa propre connexion avec le divin. Elles auraient dû se borner à être cet intermédiaire entre nous – les âmes – et l’âme suprême, et à nous rappeler la beauté qui est en nous. Au lieu de cela, elles ont fait croire au monde qu’elles détenaient des secrets auxquels la masse ne pouvait avoir accès, et chaque courant religieux a décrété qu’il était l’unique chemin vers Dieu. Elles nous font croire que notre salut passe nécessairement par elles. Or, chacun de nous est un être céleste, magnifique et puissant tandis que les religions ne sont qu’un cadre créé par des êtres humains.
La machine s’est emballée. Libre à nous, aujourd’hui, de cultiver notre spiritualité et, si notre chemin est là, de nous rapprocher d’une religion. Mais gardons dorénavant la conscience que c’est à nous d’aller vers Dieu et que rien ne peut nous y mener sinon nous-mêmes.
Mon rapport aux religions
Je compulse les livres de mystiques différentes, car ils proposent tous des sagesses qui me font avancer. Religions et philosophies utilisent des prismes de compréhension différents. Elles contiennent donc toutes des richesses pour qui veut évoluer spirituellement.
Jusqu’à l’âge adulte, j’étais un chrétien fervent qui s’est ensuite ouvert au bouddhisme. La méditation a ainsi été un outil majeur de changement dans ma vie, me permettant d’atteindre certains des buts des chrétiens. Lorsque j’assiste à une messe et que j’écoute l’évangile, je le comprends à ma manière. Je cherche à comprendre ce que cette histoire signifie pour moi, et prends des notes sur mon téléphone. Je me tiens aux portes de l’église pour ne déranger personne. Je suis toujours agréablement surpris du fruit que j’en tire. Ai-je écouté le sermon du prêtre expliquant sa compréhension de la parabole et restant dans les bornes fixées par le discours institutionnel catholique ? Pas forcément. Je place toute mon expérience au service de ma compréhension et, en tant qu’âme autorisée (par moi-même et par Dieu), me permet d’en tirer de nouveaux et rafraîchissements enseignements.
J’ai un profond respect pour Jésus le nazaréen et Marie, mais je nourris ma compréhension de ce que je suis, des sagesses du dhamma et des vedas hindous autant que des découvertes liées au développement personnel. Cela a fait de moi quelqu’un d’ouvert, comprenant que, peu importe le contexte dans lequel nous avons évolué, chaque chemin partage des valeurs universelles.

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