Pendant des années j’ai cru que pour vivre ma spiritualité, je devais être pur. J’ai donc arrêté l’alcool et suis devenu vegan pendant trois années durant lesquelles j’ai cultivé ma relation à Dieu et à moi-même. La personne qui dirigeait le mouvement religieux dans lequel j’étais, à l’époque, exigeait une pureté de corps et d’esprit impossible à atteindre sans se perdre. J’ai perdu le sourire, l’enthousiasme et les gens ne me reconnaissaient pas.

En réalité je suis allé trop vite et ne me suis pas respecté pour coller à un idéal vers lequel je tendais. En changeant mes comportements et mes habitudes, je changeais ma personnalité  et ne m’y retrouvais pas. On doit toujours aller à son rythme et avancer vers la pureté – si tant est qu’on la recherche – avec bonté envers soi-même et beaucoup de patience. 

Le jugement des hommes

Je me suis donc autorisé à boire occasionnellement de l’alcool et je refume de temps à autre, et Dieu ne m’a pas lâché. Lui que j’avais l’habitude de côtoyer et de fréquenter à tous les moments possibles de la journée ne m’avait pas quitté. Le jugement des hommes (et femmes), lui était tout autre.

Aux yeux de la femme qui gérait la communauté j’étais devenu “impur” et cela me reléguait quasiment au rang d’impie, alors que ma relation à Dieu et mon bonheur retrouvé me faisaient rayonner de nouveau, preuve que j’étais plus en harmonie avec ce que je vivais. Elle me rejetait de plus en plus, alors qu’en me retrouvant j’avais ouvert une nouvelle et heureuse voie vers Dieu qui bénéficiait à son centre religieux.

J’ai alors compris que Dieu se fichait des modalités selon lesquelles nous choisissons de vivre notre temps sur Terre. Penser que Dieu attend de moi une pureté absolue est une illusion de l’ego. Les très religieux, y compris yogis et autres extrémistes dogmatiques ne comprennent pas qu’Il n’attend rien de nous, et que la pureté du corps ne garantit en rien la bonté qui habite la personne.

Certains religieux utilisent la pureté pour créer une différence entre « eux » et « nous ». Mais Dieu est là, tout le temps, en nous et pour nous. Il nous enveloppe à chaque seconde, entre en nous à chaque inspir, et entre en relation avec nous dès que nous Lui parlons. Il ignore les critères de perfection fixés par les hommes.

Aller vers plus de pureté est une bonne chose car elle permet, sans doute, de réaliser plus de prodiges et de miracles qu’un corps affaibli ou un esprit embrumé ne le permettent. Mais elle ne peut aucunement être un critère de rejet ou d’évaluation.